II. Caracteristiques du mouvement
A) Le regard de la société sur les hippies
(chaima)
1-Observé par la société
La presse, la radio et la télévision parlaient des hippies comme d'un phénomène de société, parfois en les jugeant assez durement, parfois pas du tout. Cela dépendait bien sûr du journaliste ayant réalisé l'interview ou le reportage. Pourtant, le but des médias étant d'informer et non de prendre parti, la plupart des reportages concernant cette nouvelle forme de jeunesse sont plutôt neutres. Par exemple, dans les dossiers d'actualité mondiale, les hippies sont classés sous «Problèmes politiques et sociaux», ce qui, à priori, est d'aspect négatif. Mais en fin de compte, ces textes ne contiennent quasiment pas de critiques négatives. Ils essaient seulement d'analyser ce mouvement contestataire marginal.
On a ici un article, ou l’on arrive pas a savoir de quel côté se situe la journaliste, Danièle Rozenberg :
«Eté 1969. L'affluence des jeunes étrangers à Ibiza atteint des records absolus. Depuis deux-trois ans déjà, les hippies ont envahi le quartier du port, les ruelles de la vieille ville, les plages et la campagne environnante. Cheveux longs, barbus, vêtus de tenues multicolores d'inspiration indienne, ils s'étalent aux terrasses des cafés dans l'attente du bateau qui les conduira à l'île voisine de Formentera. Ils jouent de la flûte, lézardent au soleil, se baignent puis, le soir venu, s'assemblent au clair de lune pour bivouaquer, faire de la musique, «voyager» à l'herbe ou à l'acide Ces visiteurs d'un genre nouveau qui sourient aux passants, déconcertent et fascinent tous ceux qui les approchent. Halte sur la route du Maroc et de l'Orient avant le «plongeon», ou vacances-évasion, la découverte d'Ibiza est la préfiguration d'une autre vie possible.»
On peux voir ici que Danièle Rozenberg ne juge pas les hippies, ont diras plutôt qu’elle les décrit. Son but est de faire sentir a chaque lecteur l’atmosphère qu’il résigne a Ibiza, mais on ne sait pas directement ce qu’elle pense. On peux pensé qu’elle est peut-être fascinée et un peu envieuse de ce mode de vie libre, ou peut-être même qu’elle est déconcertée par ces jeunes gens. En effet, le peuple les imaginaient comme de vrais révolutionnaires révoltés contre le systéme, alors qu’en fait ils étaient pacifiques et aimaient leur prochain ! On ne pouvait rien leur reprocher..
2-Critiqué ou ignoré
Les hippies était très mal vus par les bourgeois, les gens riches, étroits d’esprits ou très religieux, et par les politiciens de droite ( ou d’extrême droite), tout simplement parce qu’ils avaient des idées et un comportement totalement opposées aux leurs. Pour eux, le mouvement hippie représentait de jeunes voyous dangereux, sans foi ni loi, sales et drogués.
D’autres personnes critiquèrent surtout les hippies vivant en communauté avec leurs jeunes enfants, car selon eux, ceux-ci étaient mal soignés, mal éduqués, mal nourris et pervertis. Voici un extrait du livre de John Rothchild et Susan Wolf, intitulé « Les enfants de la contre-culture » p.237 :
«En général, les enfants communautaires jouissent d'une liberté physique qui remplirait de crainte une mère de la ville.
Chaque groupe d'âge va au-delà des limites du bon-sens. Au ranch, on laissait les petits en face de tas de vieux outils et d'objets dangereux; des enfants de sept et huit ans restaient seuls dans les maisons, au Last Resort, avec des couteaux tranchants, des poêles et des scies mécaniques. Au Centre d'Études du Taos, on laissait les adolescents avec la drogue, les fusils, le sexe; on permettait à des gosses de douze ans de s'installer au bord de la route pour faire de l'auto-stop avec des inconnus. Tout ce qui n'est pas arrivé directement à ces enfants, ils l'ont probablement vu arriver à d'autres. Même à la Ferme, où les enfants jouissaient d'une liberté moins totale, ils pouvaient voir leurs parents avoir des rapports sexuels.
Dans d'autres communautés, les enfants étaients témoins de querelles sans fin et de disputes conjugales, de sessions de drogue, parfois d'orgies, d'épidémies, et de frasques familiales de toutes sortes. Les parents ne faisaient aucun effort pour amortir les chocs ou protéger les enfants des dangers et des fortes expériences émotionnelles.»
Rothtchild et Wolf pour pouvoir écrire ce livre, sont allés visiter plusieurs communauté hippies, rurales et urbaines. Ils savent donc de quoi ils parlent , leur point de vue est assez objectif, car je ne cite ici que les points négatifs. Selon eux, les enfants vivant dans des communautés ont aussi certains avantages. Par exemple, ils sont très vite indépendants, et ne sont pas du genre à sucer leur pouce ou à rester agrippés a la jupe de leur mère, comme certains enfants « normaux » . Ces enfants communautaires n’avait aucun point de repère et perdaient leur innocence beaucoup trop tôt. Pourtant , la naïveté n’est-elle pas une des plus belles caractéristiques de l’enfance ?
3)Une philosophie admirés
Le mouvement hippies avait ces sympathisants. Certains n’en fessaient pas partie parce qu’ils s’estimaient trop vieux, ou , pour certains jeunes, parce qu’ils n’avaient pas envie de chambouler leur petite vie tranquille, et de décevoir leurs parents . Même certains écrivains sérieux, comme Théodore Roszak dans son livre dans son livre vers une contre-culture, affirmait que les expériences psychédéliques à partir du LSD étaient bénéfiques en tant « qu’exploration de la politique de la conscience » .
Le célèbre écrivain François Mauriac, dit en parlant de Mai 68 aussi éprouver une certaine sympathie pour ces jeunes contestataires :
«(..)Certes je ne m'étonne pas, je ne m'indigne pas: ces garçons réagissent, à l'entrée de la vie, avec le souci dominant d'un avenir sans débouché où ils ont la hantise de ne pas trouver leur place. Moi, dans mon « illustre retraite », pour parler comme Rimbaud, ma copie remise, je me distrais en attendant la fin, avec des lectures d'histoire. Comment ressentirais-je ce qu'ils ressentent ? Je m'y efforce pourtant. Je suis tout de même avec eux.(...)»
Mauriac ne parle pas directement des hippies dans cet extrait, mais plutôt des jeunes rebelles de Mai 68. Pourtant, hippies ou non, ces jeunes avaient les mêmes préoccupations, entre autre celle de ne pas vouloir entrer dans cette société dominée par l'argent et le pouvoir (voir chapitre suivant). Mauriac semble bien aimer ces jeunes, mais l'on remarque tout de même chez lui un sentiment de pitié et d'incompréhension. Il ne se sent pas assez proches d'eux, de par la différence d'âge qui les sépare. On pourrait presque parler ici de "fossé des générations"! Pourtant, il a l'air de les soutenir dans leur combat. Il essaie de se mettre à leur place.
B) Les manifestations du mouvement hippie:
(Saoussane)
1- la non violence : La guerre du Vietnam
Les Hippies se fermaient a toute sortent de violence comme nous l' avons bien souligner précédemment C'est donc sans surprise que les hippies se dressèrent contre la guerre au Viet-Nam, cette guerre fut déclenchée en 1959 et pris fin en 1975. Elle opposa la république démocratique du Viet-Nam ( nord ) et la république du Viet-Nam ( sud ) cette dernière fut soutenue par les États- Unis à partir de 1964. Cette guerre fut marquée par de grandes horreurs comme le bombardement de certaines villes au napalm, une photo de Nick Ut est restée célèbre, celle d'une petite fille ( Kim Phuc ) très gravement brulée par le napalm en train de courir en hurlant. Le chiffre officiel du nombre de morts est quasiment impossible à trouver car les registre sont secrètement gardés, mais ils se chiffreraient en millions, le nombres de morts américain, lui, est de 58 217 morts et de 303 685 blessés sur 8 744 000 soldats américains participants à cette guerre.
Les hippies et le mouvement anti-guerre en général ne relâcha jamais la pression, elle s'exerce de la fin des années 60 jusqu'au moment ou le dernier hélicoptère américain s'envola du toit de l'ambassade des États-Unis, à Saigon, en 1975.
Les hippies avaient plusieurs façon de protester :
_ Beaucoup d'envois de lettre au congrès et à de hauts responsables.
_ Des milliers de pétitions furent signées et publiées dans la presse.
_ Des rassemblements, des grèves, des sit-in, de grandes manifestations silencieuses dans les rues ou devant des bâtiments officiels furent organisés.
_ Les actes de désobéissance civile se multiplièrent.
_ La plupart des hippies refusèrent de payer leurs impôts.
La réponse des forces de l'ordre est violente et démesurée, ils utilisèrent des gaz lacrymogènes et arrêtèrent des gens en masse.
Les premières manifestations pacifistes éclatent dès 1965. D'elles naissent le fameux slogan Peace and Love et le pictogramme mondialement connu. Ils disent "NON" au gouvernement et brûle leurs ordres de convocation pour le Vietnam. Les hippies mènent ces manifestations qui seront celle qui critiqueront le plus les Etats-Unis dans toute son histoire. La même année, quatre jeunes américains s'immolent par signe de contestation.
En 1967, une manifestation réunissant 55 000 personnes réunit à Washington les opposants à la guerre du Vietnam. Benjamin Spock, un grand psychanalyste lancé dans la politique, est leur porte-parole. Dans une marche pacifique, ils défilent devant le Pentagone avant que quelques-uns d'entre eux pénètrent dans le bâtiment et se battent contre les forces de l'ordre : une trentaine de blessés et soixante-dix neuf arrestations.
En 1969, le New York Times révéla un massacre de civils vietnamiens perpétré par des GI dans le village de My Lai, réveillant les consciences : le 4 mai 1970, alors qu'une des nombreuses manifestations étudiantes a lieu sur le campus de l’université de Kent, 4 étudiants contestataires furent tués par la garde nationale qui fit également 9 blessés graves.

Cette révolte contre la guerre du Vietnam sera la seule qui aboutira à une victoire du vivant des hippies. Elle les aura réuni pour la paix et ce sont les manifestations qu'ils organisent qui feront parler d'eux à la presse, galvanisant le mouvement, rejoint chaque jour par d'autres opposants à la guerre du Vietnam, même si, bien sur, certains ne rejoingnent pas le mouvement mais participe à la révolte. Les hippies furent les leaders de la révolte contre la guerre du Vietnam et leur gouvernement.
Ce mouvement contre la guerre du Vietnam créa de nombreux symboles dont bien sûr les grands slogans du mouvement et son pictogramme et réuni les hippies de tous les Etats-Unis, et multiplia les hippies (les manifestants rejoingnaient le mouvement pacifique). Mais avant même cela, elle réunit les hippies dans la conquête de la fin d'une guerre, jugée aberrante et horrible.Les hippies existent pour une cause
2- Summer of love :
En 1967 , de grandes réunions ou love-in (ou be-in également) et des concerts gratuits furent organisés au Golden Gate Park, à proximité de Haight-Ashbury, un quartier de San Francisco. Au mois de janvier de cette année-là, le happening géant du Human Be-In fut considéré comme l'instant de grâce du mouvement, rassemblant des centaines de personnes, issues des différentes « tribus » de la contre-culture de l'époque, venues lire de la poésie , être ensemble et écouter la musique de groupes comme les Grateful Dead , Jefferson Airplane ou Country Joe and the Fish . Au coucher du soleil, la foule se dirigea vers la plage pour y passer la soirée. Au même moment, la police profita de l'absence des habitants de Haight-Ashbury pour arrêter cinquante personnes, ce qui occasionna une période de traque aux dealers de drogues douces
Des étudiants des universités et des lycées commencèrent à arriver sur place durant leurs vacances de printemps 1967. Bien que les dirigeants de la municipalité aient été déterminés à arrêter l'afflux de jeunes gens laissés libres par leurs écoles pour l'été, ils attirèrent malgré eux l’attention sur l'événement. Une série d'articles d'actualité dans les journaux locaux alerta les médias nationaux sur le mouvement hippie grandissant. Certains membres de la communauté de Haight Ashbury y répondirent en formant le Council of the Summer of Love, donnant ainsi un nom officiel à un mouvement créé par le bouche à oreille.
L'évènement de l'été fut le festival international de musique pop de Monterey qui rassembla 200 000 personnes et où Jimi Hendrix et The Who jouèrent pour la première fois. L'évolution personnelle et artistique des Beatles à cette époque a également joué un rôle dans la portée du Summer of Love : All You Need Is Love , écoutée dans le monde entier, insistait sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture. L'album Sgt ,Pepper's Lonely Hearts Club Band , sorti en juin 1967, synthétisait par ses influences psychédéliques , l'usage des instruments indiens, sa pochette aux couleurs vives, l'essence même du Summer of Love.
Durant l'été, pas moins de 100 000 jeunes originaires du monde entier ont convergé dans le quartier d'Haight-Ashbury, à San Francisco, à Berkeley, et dans d'autres villes de la région, pour se joindre à une version populaire de l'expérience hippie
Haight-Ashbury fut alors victime de son succès : tandis que des hippies, de plus en plus jeunes, continuaient d'affluer, les drogues dures y firent leur apparition et les descentes de police se multiplièrent . Les hippies estimaient alors leur nombre à 300 000 dans tout le pays.
3- Festival de wood stock :
Le Festival de Woodstock (Woodstock Music and Art Fair, ou Woodstock) est un festival de musique et un rassemblement emblématique de la culture hippies des années 1960 . Il eut lieu à Bethel sur les terres du fermier Max Yasgur aux Etats-Unis, à une soixantaine de kilomètres de Woodstock dans l' Etat de New York .Du 15 au 18 août 1969, un demi-million de personnes affluent au festival, à l'origine prévu pour accueillir 50 000 spectateurs. Ce grand rassemblement demeure le point culminant de la contre-culture des années 1960 et du phénomène hippie.Le festival accueillit les concerts de 32 groupes et solistes de musiques folk, rock , soul et blues. Le budget de rémunération des artistes atteignit au total 200 000 dollars . C'est un des plus grands moments de l'histoire de la musique populaire, classé par le magazine Rolling Stones parmi les « 50 moments qui ont changé l'histoire du Rock and Roll »
L'événement a été immortalisé par le film Woodstock de Michael Wadleigh , les photos d'Elliot Landy, l'album tiré du film et enfin la chanson de Joni Mitchell, Woodstock qui commémore ces journées et qui est reprise par Crosby , Stills , Nash and Young. Des morceaux joués à Woodstock deviendront légendaires, comme le Star Spangled Banner revisité par Jimi Hendrix dans un solo de guitare où il imite des bombardements de B-52 pendant la guerre du Vietnam, le Soul Sacrifice de Santana avec un solo épique de batterie, le Fish Cheer/I-Feel-Like-I'm-Fixing-To-Die-Rag de Country Joe McDonald avec la phrase légendaire : " Give me a F! Give me a U! Give me a C! Give me a K! ", I'm Going Home de Ten Years After, où le guitariste Alvin Lee essaie de trouver un titre de guitariste le plus rapide, le With a Little Help from My Friends des Beatles repris par Joe Cocker et le Freedom chanté par Richie Havens. La presse parle du plus grand happening de l'histoire. Au festival de Woodstock, en 1969, jeunes hommes et femmes se mélangeaient dans l'eau, nus et sans aucune inhibition. Cela choqua l'Amérique entière, et c'était le but ! Une semaine plus tard, le festival de l'île de Wight, avec Bob Dylan en vedette et 250 000 spectateurseut une ampleur comparable. Contrairement aux États-Unis et à l'Angleterre, les grands festivals rock n'eurent pas en France le même caractère rassembleur. En 1967, le premier spectacle psychédélique à Paris, La Fenêtre rose, n'attira encore que peu de monde. Le premier festival, refusé par plusieurs municipalités françaises, eut finalement lieu à Amougies, en Belgique, fin 1969[30]. En 1971, un festival gratuit fut organisé à Auvers-sur-Oise, mais s'il ressemblait bien à celui de Woodstock à cause de la pluie et de la boue, il fut finalement annulé dans la nuit à cause de divers problèmes techniques alors que 20 000 personnes étaient rassemblées
« Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur ».
Cette publicité ne prévoyait ni le nombre de spectateurs (évalué à 450 000), ni les embouteillages colossaux qui en découlèrent, ni la pluie, ni la boue. La programmation en fut perturbée : Richie Havens ouvrit le festival à la place du groupe Sweetwater, bloqué dans la circulation ; les artistes qui ne pouvaient accéder au site y furent finalement amenés en hélicoptère de l'US Army . Ceux-ci furent également utilisés pour pourvoir aux besoins de la foule en eau, nourriture et médicaments.
À la fin de la première journée, quand les barrières qui délimitaient le site eurent disparu, les organisateurs décidèrent d'en rendre l'accès gratuit ; « From now on, this is a free concert ! »
Les plus grands noms de la scène rock sont présents. Pour certains artistes comme Joe Cocker , Woodstock sera un accélérateur de carrière. Jimi Hendrix clôt le festival à l'aube du lundi 18 août : il ne reste que 30 000 spectateurs.
Le festival fut à la fois un des points culminants de la contre-culture des années 1960 et de la culture hippie et la fin du Flower power .
La région fut peu après déclarée zone sinistrée mais aucune violence ne fut cependant rapportée.
Trois décès (une overdose , une appendicite mal soignée et un accident de tracteur) et deux naissances eurent lieu pendant l'événement, qui causa en outre le plus important embouteillage de l'histoire des États-Unis.
Dans un premier temps, et en raison du nombre important de personnes qui entrèrent gratuitement, le festival fit perdre énormément d'argent à ses organisateurs mais, suite aux ventes des enregistrements du festival (audio et vidéo), ils devinrent bénéficiaires. En effet, si Woodstock est le point important de la contre-culture et de l'« anti-capitalisme » pacifiste, les organisateurs durent revendre les droits à la Warner pour régler leurs dettes.
« Si Woodstock est devenu une légende, et est resté aussi présent dans l'imaginaire collectif mondial, c'est bien parce qu'il est non seulement un événement musical, mais aussi un événement historique »